certains sont perdus, dans la masse noire et étouffante de cet univers, d'autre crevent aux coins des rues par manque d'inspiration... ils se flinguent tous avc des 200-45 chargé d'une seule balle, celle qui les délivrera de cet enfer pesant... mon dieu pourquoi suis je sur cette terre, jai rien demander et encor moins un soleil pour flamme existencielle, jai seulement mal à l'intérieur de moi et aucune peine ne pourra me sauver, meme pas ceux qui meurent chaque seconde...
je me sens si seul, besoin de me rapprocher de ceux qui survivent à tant de souffrance, est ce qu'une partie de moi s'est deja consumé? je me détruit comme je peux, personne ne me baisera, je dégoute meme votre dieu tout puissant qui accorde tant de haine et de douleurs ici bas...
il faudra un dernier soupir pour affronter cette vie qui je fuis tant, ce gouffre qui aspire mes reves et mes espérances ...
je n'ai plus de destin, rien de commun à vous qui respirer les memes degout que moi....

 

 

La bouche en Kurt

Michael Pitt, 24 ans, fantôme rock chez Gus Van Sant, et adepte du film d'auteur.

Par Sabrina CHAMPENOIS

vendredi 13 mai 2005 (Liberation - 06:00)

on croyait savoir deux ou trois choses de Michael Pitt : constamment out, cumulerait les «in» : ingérable, instable, indiscipliné, inintelligible... Très proche du Blake qu'il interprète dans Last Days, de Gus Van Sant, il pousserait la ressemblance jusqu'à fumer plus que la moquette, ferait tourner toute interview à l'odyssée : rendez-vous reportés voire zappés, propos erratiques entrecoupés de rots... Ce qu'on a vu : un garçon solaire, d'une beauté et d'une douceur renversantes.

Au cordeau. Il arrive à l'heure, le regard baissé comme on dit que l'ont les gens timides. Il fait un mètre quatre-vingts mais, légèrement voûté, paraît plutôt frêle, son tee-shirt découvre des épaules de postadolescent. «Je préférerais être ici en tant que réalisateur, souffle-t-il d'emblée. D'un acteur, on attend tellement qu'il soit très beau, charismatique.» On lui dit qu'il l'est, il répond merci avec un sourire, cette fois sans que l'oeil translucide ne cille. Michael Pitt, annoncé comme le loup dans la bergerie, rebelle réfractaire au carcan hollywoodien, serait-il en train de jouer le numéro du beau gosse mal à l'aise avec son image ? «Les médias, je n'ai rien contre, mais faut pas essayer de me baiser...» Pour l'heure et même s'il n'a «pas fermé l'oeil de la nuit», il semble s'accorder du planning au cordeau qui l'attend pendant ses quatre jours de Croisette.

Michael Pitt n'a clairement pas envie de se remettre déjà de son second tournage avec Gus Van Sant (après un petit rôle dans Forrester en 2000). Errer, marmonner, se tenir à l'écart des autres, rien ne lui a été difficile sous la houlette du cinéaste auquel il est lié d'amitié depuis 1997 et qu'il considère comme «le meilleur réalisateur américain actuel» : «Je ne me suis pas spécifiquement préparé, j'ai lu quelques livres sur Kurt Cobain, dont j'étais déjà fan. Il n'y avait pas de script, nous ne parlions pas de faits précis, on a juste beaucoup discuté d'états d'esprit, d'ambiances.» Sinon, les habits, ce sont les siens (ceux du jour pourraient d'ailleurs faire l'affaire), sauf la robe, «qui est une idée de Gus... Moi, je ne m'habille en fille que pour le plaisir de ma petite amie» ­ un temps, a-t-on entendu ici et là, elle fut Asia Argento, présente dans Last Days et qui l'a dirigé dans le Livre de Jérémie ; on se gardera de vérifier («faut pas essayer de me baiser»). Et apparaître nu ? «Ça ne me pose pas problème, ça me fait même plaisir d'aller contre le puritanisme américain débile, qui censure ce genre de scènes mais pas celles de tueries.»

Leitmotiv. A poil, c'est sans doute comme ça que le grand public, en tout cas en France, a commencé à se souvenir de Michael Pitt : dans The Dreamers, de Bernardo Bertolucci (2003), il joue un jeune Américain qui découvre simultanément Paris en plein Mai 68, la cinéphilie et le triolisme dans les bras d'une fratrie incestueuse interprétée par Louis Garrel et Eva Green. Deux fils et fille de... (Philippe Garrel et Marlène Jobert), quand lui sort de nulle part. Soit West Orange, New Jersey. Ses parents sont mécanicien et vendeuse dans un magasin de vêtements familial ; il a un frère et deux soeurs. A 10 ans, il décide de devenir acteur, à 16 il part pour New York (où il vit toujours), s'inscrit à un cours d'art dramatique, fait le coursier à vélo pour joindre les deux bouts. Figurations dans des petits films indépendants ou des téléfilms, il fait ses gammes jusqu'en 1999, où sa prestation dans une pièce de théâtre jouée off Broadway lui ouvre les portes de la télé : le rôle d'une graine de champion de football américain dans Dawson, série culte autour d'un groupe d'ados... Ce créneau teenage a servi de tremplin à d'autres ­ Depp, Di Caprio, Brad Pitt... Lui le plaque au bout deux saisons. «Ils ne faisaient que me répéter : "Sois heureux, sois heureux..." La télévision, je veux bien, mais de qualité.» Tourner dans «de bons films, pas le truc débile américain» revient sans cesse dans la bouche charnue. Un leitmotiv que confirme sa filmographie résolument arty : Larry Clark, James Cameron Mitchell, Faye Dunaway, Tom DiCillo, Julian Goldberger, Barbet Schroeder...

Après Cannes, Michael Pitt entend d'abord se consacrer à la musique : le fan de Lou Reed et d'Iggy Pop, qui chante à deux reprises sur la BO de Last Days, finit d'enregistrer un premier album avec son groupe, Pagoda, et voudrait enchaîner avec une tournée. «Tant que je suis jeune et que j'ai cette énergie, il faut que j'en profite.» Il venait d'avoir 24 ans, il était beau comme un enfant...